Depuis plusieurs mois, les trottinettes électriques en libre-service sont arrivées à Zurich (Suisse). Et en force, puisque quatre opérateurs se partagent le marché depuis début août. Elle ne font pas l’unanimité cependant et la ville tire de cette première expérience un bilan mitigé. Même l’impact environnemental et le bilan CO2 de l’opération sont contestés.
Une densité de trottinettes électriques problématique
Les quelque 2 300 trottinettes électriques en libre-service dans la ville de Zurich sont tout d’abord accusées de poser des problèmes de sécurité et d’ordre. Elles encombrent les trottoirs, ce qui est le cas aussi des les villes de France qui s’y sont converties. Elles sont aussi impliquées dans des accidents de la circulation. On en dénombre une trentaine pour l’année, presque tous causés par des utilisateurs imprudents, et presque autant de blessés – toujours des utilisateurs. De plus, on en retrouve certaines jetées dans la rivière.
Par ailleurs, leurs usagers utilisent les trottoirs pour rouler, ce qui est interdit, au même titre qu’en France. Et certains tentent de faire des économies en roulant en duo, un danger supplémentaire donc. La police municipale, du coup, ne chôme pas et a distribué quelque 70 amendes en quelques mois d’utilisation. Ajoutons à cela les plaintes des piétons qui se font de plus en plus entendre.
Et des émissions de CO2 indirectes, mais réelles
Bref, le bilan n’est pas tout rose ! Mais au-delà de ces petits problèmes du quotidien, c’est le bilan environnemental qui pose problème. N’ayant pas de réseau de stations, les opérateurs doivent assurer notamment un service quotidien de ramassage des trottinettes encombrantes. Mais pour certains spécialistes, les camionnettes qui servent à récupérer les trottinettes électriques en libre-service pour les recharger, les déplacer ou les entretenir et qui sillonnent la ville n’ont rien d’écologiques.
A cela s’ajoute la durée de vie somme toute limitée de ces engins en libre-service. Effectivement si l’on compte les accidents qui les abîme et le bain forcé que certaines doivent prendre, on comprend qu’elles vieillissent avant l’heure ! Tout compte fait, le bilan des émissions de CO2 se révèlerait donc moins favorable que celui des transports publics. Le constat d’une société de consultants va dans ce sens en tout cas : plutôt que de promouvoir les trottinettes électriques en libre-service, mieux vaut privilégier et développer les transports en commun, et soutenir l’achat personnel de vélos ou de trottinettes.
Source : La liberté