Selon une information du Parisien, Nathalie Kosciusko-Morizet devrait annoncer très prochainement un système de bonus/malus pour l’électroménager qui devrait permettre à tout le monde de payer un peu plus cher les téléviseurs, lave-linge, climatiseurs, lampes ou… réfrigérateurs pour que les foyers les plus modestes bénéficient d’un bonus à l’achat d’un réfrigérateur de classe A+++ ou A++.
La « contribution de solidarité énergétique » portant sur tout l’électroménager se monterait à 0,02 € par kWh, ce qui selon les calculs de l’ADEME donnerait des recettes générées supérieures à 120 millions d’euros, dont près de 70 millions rien que pour les ampoules.
L’argent ainsi récolté serait redistribué (en partie) en « bonus de solidarité énergétique » aux ménages éligibles aux tarifs sociaux de l’électricité et du gaz, sous forme d’un bon d’achat ou « vignette verte » de 150 € pour l’acquisition d’un réfrigérateur ou d’un congélateur de classe A+++ ou A++, soit parmi les plus performants.
L’ADEME a calculé que ce système entraînerait une augmentation du prix à l’achat des appareils électroménagers de l’ordre de 2 %, donc payé par tous, et bénéficierait à environ 2 millions de foyers. Les professionnels sont pour le moins réticents à cette formule. Ainsi, pour le Gifam (Groupement interprofessionnel des fabricants d’appareils ménagers), Bernard Planque estime que cela pénaliserait l’industrie de l’électroménager :
Le coût pour les consommateurs va être beaucoup plus élevé. Nous allons intégrer cette taxe dans nos prix de fabrication et c’est à partir de ce prix de base plus élevé que les consommateurs acquitteront la TVA à 19,6%. En somme, on va taxer la taxe…
Ce dispositif rencontre même des réticences au niveau du gouvernement. Il n’est donc pas sûr qu’il soit finalement adopté. Ainsi, Valérie Pécresse, interrogée par BFMTV, précise :
Je n’y suis pas très favorable. Je suis assez réticente sur cette proposition parce que j’ai l’impression que ce serait coûteux et complexe. (…) Les Français ne sauront pas que cela existe et donc on n’est pas sûr que le chèque soit dépensé.
Les experts préconisent plutôt quant à eux un système basé sur la durée de vie des équipements. Pourtant, contrairement au bonus/malus automobile qui a coûté cher aux caisses de l’état, ce système serait par contre plus rentable : toujours selon les chiffres de l’ADEME, les dépenses ne devraient pas dépasser 15,2 millions d’euros, alors que le dispositif en rapporterait 120…
Sources : Le Parisien, TF1, Républicain Lorrain (image)