Alors qu’il chutait régulièrement depuis 2001, le facteur carbone des 23 principaux producteurs d’électricité européens est resté stable en 2017. C’est ce qui ressort de l’étude de PwC, qui analyse l’activité et le facteur carbone des principaux énergéticiens européens depuis 17 ans. L’étude, Changement climatique et électricité, précise qu’en 16 ans, celui-ci a diminué de 21 %, soit -1,4 % par an.
Un facteur carbone à son niveau le plus bas
Le facteur carbone des 23 principaux énergéticiens européens ne diminue certes plus, mais il se maintient cependant à son niveau historique le plus bas : à 290 kg CO2/MWh. Néanmoins, cette amélioration globale reste en retrait de ce qui est attendu d’ici 2030 pour que l’Europe respecte les engagements pris dans le cadre de la COP21.
Mais cet indice révèle aussi de grandes disparités. C’est grâce au groupe EDF que le facteur carbone moyen européen garde un niveau relativement bas. Sans EDF, il serait beaucoup plus élevé : de 33 %. Il s’établirait, sans EDF à 387 kg de CO2 par MWh au lieu de 290 kg CO2/MWh.
EDF représente en effet à lui seul 33 % de la production électrique totale du panel des 23 principaux énergéticiens. Et avec 75 % d’électricité d’origine nucléaire, donc peu carbonée, et 7 % d’origine hydraulique, son mix apparaît comme hors norme. Sa contribution se révèle donc fort importante au maintien d’un facteur carbone moyen européen relativement bas.
La production des 23 énergéticiens en légère baisse
Mais la stabilité observée s’explique aussi par des baisses simultanées et proportionnelles de la production totale des entreprises et du total de leurs émissions. La production affiche une baisse de 3,6 %, alors que le total du CO2 émis diminue de 3,8 %. « Bien que légère (-3,6%), cette baisse de production de la part des entreprises de notre panel se situe pourtant dans un contexte de légère hausse de production à l’échelle européenne (+0,4%), probablement en raison de la multiplication d’acteurs sur un marché de l’électricité ouvert à la concurrence dans le cadre de la politique énergétique de l’UE », explique l’étude.
Selon Olivier Muller, directeur au sein du département Développement durable chez PwC, « Malgré une diminution de la part des énergies renouvelables, le mix électrique se décarbonise grâce à une réduction de l’utilisation de charbon comme matière première, ce qui contribue à baisser les émissions de CO2 dans un contexte de baisse de production et, par conséquent, à stabiliser le facteur carbone européen. »
Un classement inchangé
RWE garde depuis 2002 le facteur carbone le plus important : en 2017, il représente à lui seul 24 % du total des émissions de CO2 des entreprises concernées par l’étude. Et les 5 groupes RWE, EPH, Enel, EDF et Engie représentent à eux seuls 62 % des émissions des entreprises observées. Seuls 2 groupes ont vu leurs émissions augmenter en 2017 : EDF et EPH. 11 les ont vu diminuer de plus de 3 Mt de CO2.
Une partie de la décarbonation de la production non renouvelable provient de la baisse de l’utilisation du charbon (-8 % par rapport à 2016), qui représente 26 % du mix non renouvelable européen. Mais cette diminution est contrebalancée par une hausse de l’utilisation du gaz.
Source : PwC