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Un mix électrique 100 % renouvelable à l’horizon 2050 ?

Selon un rapport de RTE (Réseau de Transport d’Electricité) et de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), commandé par le gouvernement, le système électrique français pourrait fonctionner avec un mix électrique 100 % renouvelable à l’horizon 2050. Il pourrait donc se passer du nucléaire, et atteindre quand même la neutralité carbone. Mais cela passe par quatre conditions « strictes et cumulatives » à remplir.

Une situation actuelle avec un mix en majorité nucléaire, décarboné

La France bénéficie actuellement déjà d’une électricité très faiblement carbonée, en grande partie grâce à son parc de production nucléaire, construit dans les années 1980 et 1990. Aujourd’hui, la durée de vie de ces centrales nucléaires est estimée à 60 ans. Cela signifie qu’en 2050, la plupart auront été déclassées.

Pour maintenir au minimum les émissions générées par le secteur de l’électricité, deux options sont donc sur la table. La première consiste à remplacer certains réacteurs en fin de vie par de nouveaux tout en développant la production à base d’énergies renouvelables (EnR). La seconde, à substituer intégralement ces réacteurs par des EnR pour parvenir à terme à un système électrique alimenté uniquement par un mix électrique de 100 % de sources d’énergie renouvelables. Ces perspectives sont toutes deux fondées sur l’augmentation significative de la part des EnR variables : l’éolien et le photovoltaïque.

Pour intégrer une proportion très élevée d’énergies renouvelables variables dans un système à grande échelle comme celui de la France, tout en assurant la sécurité d’approvisionnement, le chemin est encore long. C’est ce qui ressort de ce rapport Conditions et prérequis en matière de faisabilité technique pour un système électrique avec une forte proportion d’énergies renouvelables à l’horizon 2050, paru sur le site de RTE.

4 conditions pour un mix électrique 100 % renouvelable

Il met en avant quatre ensembles de conditions techniques strictes, qui devront être remplies pour assurer sa stabilité. En ce qui concerne la première, Il existe un consensus scientifique sur l’existence de solutions technologiques permettant de maintenir la stabilité du système électrique sans production conventionnelle, c’est-à-dire avec un mix électrique 100 % renouvelable, même si cela n’a encore jamais été démontré à grande échelle. « Des difficultés spécifiques pourraient concerner les systèmes comportant une part importante de photovoltaïque distribué pour lesquels il est nécessaire de poursuivre l’évaluation des impacts sur le réseau de distribution et la sûreté du système électrique », précise le rapport.

Quant au second ensemble, la sécurité d’alimentation en électricité (adéquation des ressources) peut être garantie, même dans un système reposant en majorité sur des énergies à profil de production variable comme l’éolien et le photovoltaïque. Mais il faut que les sources de flexibilité soient développées de manière importante, notamment le pilotage de la demande, le stockage à grande échelle, les centrales de pointe. Il faut également compter avec des réseaux de transport d’interconnexion transfrontalière bien développés.

La troisième concerne le dimensionnement des réserves opérationnelles et le cadre réglementaire définissant les responsabilités d’équilibrage et la constitution des réserves opérationnelles. Ils devront être sensiblement révisés, et les méthodes de prévision de la production renouvelable variable continuellement améliorées.

Des investissements substantiels à prévoir

La quatrième condition porte sur les efforts substantiels qui devront être consacrés au développement des réseaux d’électricité à compter de 2030, tant au niveau du transport que de la distribution. « Cela nécessite une forte anticipation et un engagement public en matière de planification à long terme, d’évaluation des coûts et de concertation avec les citoyens pour favoriser l’acceptation des nouvelles infrastructures ».

Il n’y a donc, selon ce rapport, aucune barrière technique infranchissable a priori. Mais il reste encore beaucoup de problèmes à surmonter avant d’arriver à un mix électrique 100 % renouvelable. Le rapport souligne de plus que « les coûts peuvent être substantiels et que l’atteinte de ces exigences a des implications techniques et sociales profondes ».

Source : RTE

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