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Un nouveau diagnostic de robustesse et de vulnérabilité pour Paris

Sur la base d’un nouveau rapport d’experts, Paris veut anticiper pour protéger ses 2,2 millions d’habitants des effets du changement climatique et des inondations, ainsi que du manque d’eau et de biodiversité. La ville vient ainsi de faire réaliser un nouveau diagnostic de robustesse et de vulnérabilité.

diagnostic de robustesse et de vulnérabilité

Une seconde édition du diagnostic de robustesse et de vulnérabilité

En effet, comme en témoigne l’actualité, sécheresses, canicules, inondations, pluies diluviennes se suivent et s’intensifient de plus en plus avec le dérèglement climatique. Face à ce défi, en 2012, Paris avait réalisé l’une des premières études des vulnérabilités et des robustesses d’un territoire face au changement climatique. Elle avait ainsi permis de mettre en lumière les grands risques environnementaux, sociaux et économiques auxquels la ville pourrait faire face. Cette étude a nourri la mise en œuvre de la première stratégie d’adaptation au changement climatique en 2015.

Neuf ans après cette première édition, la ville de Paris a réédité la semaine dernière son diagnostic de robustesse et vulnérabilité face au changement climatique. Et les conclusions montrent bien l’urgence d’anticiper. « La majorité des risques majeurs attendus en 2050 tendent à survenir dès 2030 », constatent les auteurs. D’ailleurs, la ville affiche déjà 2,3°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle.

Trois scénarios et 10 aléas

Trois scénarios ont ainsi été appliqués à l’avenir de Paris à l’horizon 2100 et pour chacun, dix grands aléas ont été étudiés (évolution des températures moyennes, des précipitations moyennes, tempêtes, fortes pluies, canicules, inondations, grands froids, sécheresses des sols, mouvements de terrain, épisodes de neige et de verglas) :

  • Le scénario volontariste : les objectifs internationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont atteints, et la hausse moyenne de température à l’échelle mondiale se stabilise autour de +2°C.
  • Le scénario intermédiaire : les tendances actuelles se poursuivent et dessinent une trajectoire d’augmentation de température moyenne à l’échelle mondiale à +3,5°C.
  • Le scénario “du pire” : le système mondial reste fortement carboné et se dirige, en l’absence de politique climatique, vers un dépassement des +4,5 – 5°C.

Surchauffe urbaine, biodiversité, manque d’eau…

Il en résulte en effet que l’axe prioritaire sera de limiter la surchauffe urbaine. Les journées caniculaires à plus de 30°C prendront presque trois semaines par an dès 2030, de même que les nuits « tropicales » (à plus de 20°C). Outre ses impacts sévères sur la ressource en eau, les infrastructures ou la biodiversité, « la canicule est avant tout un enjeu social » précise l’étude. Elle fragilise en premier lieu les personnes vulnérables (les personnes âgées, mal-logées, atteintes de maladies chroniques, etc.). Mais ce n’est pas le seul. Les pluies torrentielles et le risque d’inondations, sensiblement accrus, figurent également parmi les priorités, selon le diagnostic de robustesse et de vulnérabilité. Car « ces phénomènes peuvent paralyser le fonctionnement de la ville pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines ».

Deux autres phénomènes inquiètent en outre les experts : la perte de biodiversité et le manque d’eau. « À Paris, le déclin de la biodiversité, partagé par toute la région Île-de-France, ne devrait pas être enrayé à l’horizon 2050 ni en fin de siècle et ce malgré les efforts de reconquête de la nature. Une situation alarmante et encore sous-estimée », précisent-ils. Les actions de « renaturation » telles que la plantation de 170 000 arbres d’ici à 2026 ou la végétalisation de 30 hectares supplémentaires ne devraient donc pas suffire. A partir de 2050, la capitale risque en outre de subir des pénuries d’eau. Il faudrait en rationaliser les usages dès maintenant.

« C’est l’ensemble du territoire, qui doit s’adapter aux manifestations actuelles et futures du changement climatique. Le système de santé, les réseaux énergétiques, le système d’assurance, les réseaux de transports, le cadre bâti ou encore l’espace public sont autant d’objets qu’il va falloir ajuster pour assurer quand cela est possible, leur pérennité et leur bon fonctionnement », conclut ce diagnostic de robustesse et de vulnérabilité.

Sources : Ville de Paris, Paris face aux changements climatiques

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