Tous les acteurs de la chaîne alimentaire, des producteurs aux associations de consommateurs, en passant par l’industrie agroalimentaire, la grande distribution, la restauration, les collectivités locales, les associations d’aide alimentaire, viennent de signer un pacte national contre le gaspillage alimentaire en onze mesures, proposé par le ministre délégué à l’agroalimentaire, Guillaume Garot et dont l’objectif est de diviser par deux ce gaspillage alimentaire d’ici 2025. Ceci traduit une prise de conscience collective, assortie d’un véritable effort de la part des acteurs concernés, du fléau que représente ce gaspillage.
Chaque foyer français jette chaque année en moyenne entre 20 et 30 kilos de nourriture, dont 7 kg de produits encore emballés. Au niveau mondial, ce gaspillage s’élève à 1,3 milliard de tonnes de nourriture perdue, dont 89 millions de tonnes dans l’Union Européenne (179 kg par habitant), mais que les prévisions pour 2020 situent à 126 millions de tonnes. Les ménages sont à 42 % responsables de ce gaspillage (dont près des deux tiers pourraient être évités), devant l’industrie agroalimentaire (39 %), le secteur de la restauration (14 %) et les détaillants (5 %).
Le pacte signé se décline en 11 mesures afin de réduire de moitié, en France, ces chiffres considérablement trop importants :
1. Un signe de ralliement manifestant la mobilisation de chacun pour lutter contre le gaspillage. C’est le logo de la pomme antigaspi.
2. Une journée nationale de lutte contre le gaspillage, qui se tiendra le 16 octobre coïncidant ainsi avec la journée mondiale de l’alimentation, ainsi qu’un prix « anti-gaspi » des pratiques vertueuses et d’une labellisation de ces pratiques.
3. Des formations dans les lycées agricoles et les écoles hôtelières dont l’objectif est de sensibiliser la filière dès la rentrée 2014 en incluant systématiquement le thème de la lutte contre le gaspillage dans toutes les formations.
4. Des clauses relatives à la lutte contre le gaspillage dans les marchés publics de la restauration collective afin de mieux gérer l’approvisionnement, les quantités, la taille des portions, la prévision du nombre de convives, etc.
5. Une meilleure connaissance du cadre législatif et réglementaire sur la propriété et la responsabilité lors d’un don alimentaire.
6. La lutte contre le gaspillage alimentaire dans les plans relatifs à la prévention des déchets.
7. La mesure de la lutte contre le gaspillage alimentaire dans la responsabilité sociétale des entreprises (RSE).
8. Le remplacement systématique de la mention DLUO (date limite d’utilisation optimale), en raison de son ambigüité pour le consommateur qui l’assimile à une date limite, par « À consommer de préférence avant… » dès décembre 2014.
9. Une campagne de communication sur la lutte contre le gaspillage, diffusée cet été et à la rentrée 2013 sur les radios, dans les supermarchés, sur internet et sur les réseaux sociaux.
10. Une nouvelle version du site dédié, www.gaspillagealimentaire.fr, qui permettra d’expliquer des règles souvent mal connues concernant le don alimentaire ou par exemple l’utilisation des restes alimentaires pour l’alimentation animale, ainsi qu’un forum ouvert à tous permettant d’échanger informations et bonnes pratiques.
11. L’expérimentation, sur un an, du don alimentaire par les citoyens via une plateforme numérique, Equosphère.
Source : ministère de l’Agriculture