Dans un premier temps, bien entendu, ce sont les SMS qui ont battu des records, comme d’habitude à chaque Saint-Sylvestre, depuis quelques années déjà. Les premières heures de 2012 ont été particulièrement favorables à un échange en masse, mais toute la première journée a poursuivi le mouvement. Le jour étant férié, chacun a tout loisir, son téléphone à la main, d’envoyer une petite pensée à une partie de son répertoire. Au retour au travail, le lendemain, ce sont plus certainement les courriels qui prennent le relai, un envoi multiple permettant de n’oublier personne.
SMS ?
Selon le groupe Vodafone, si l’on intègre dans le calcul la longueur maximale d’un texto, les émissions moyennes de CO2 d’un SMS équivaut à 0,000003 gramme. Donc très peu au total. Mais encore faut-il calculer avec tous les SMS envoyés à travers le monde… Restons dans l’immédiat plus simplement en France, et essayons d’évaluer combien de ces SMS ont été échangés cette année.
Et l’on se heurte tout de suite à un problème : aucun des opérateurs ne prend en compte la même durée, de quelques heures à deux jours, pour nous livrer ses chiffres. Et encore, certains n’ont-ils fourni que des estimations. Orange et SFR ont été les premiers à annoncer le nouveau record établi pendant les premières heures de 2012 : jusqu’à 5 heures du matin, ils en ont dénombré 305 millions. Mais encore faut-il y ajouter les autres opérateurs. Pour Bouygues, on ne peut que rappeler ses prévisions : l’opérateur s’attendait, de la part de ses clients, à 300 millions aussi, mais sur deux jours, et estimait que tous opérateurs confondus, on devrait arriver au milliard de SMS échangés le dimanche 1er janvier au soir. Bref un nombre certain pour répéter inlassablement « bonne année » ou encore « meilleurs vœux ».
Ce dont on est d’ores et déjà sûr, c’est que le précédent record, datant de 2011, a été battu. Celui-ci s’établissait définitivement à 930 millions pour la nuit du réveillon et le premier janvier. Or, rien que pour la nuit, SFR annonçait une augmentation de 20 % par rapport à l’année dernière, et Orange une hausse de 25 % des envois.
Si l’on calcule déjà avec les chiffres sûrs, à peine quelques heures en fait, avec les 305 millions d’Orange et de SFR, on établit un bilan très partiel des émissions de CO2 à 915 g (305 000 000 x 0,000003 g), moins d’un kilo donc. Les 930 millions de textos de l’année dernière n’avaient « pesé » au total que 2,790 kg de CO2. Le milliard de cette année devraient dépasser les 3 kilos. Ce n’est donc pas là que l’on trouvera l’impact carbone le plus important du réveillon !
Ou courriel ?
Pour les courriels, on manque un peu de chiffres pour établir un bilan. L’ADEME a bien fait des calculs, mais en se basant sur les mails professionnels envoyés et reçus par un salarié chaque jour : 58 reçus en moyenne et 33 envoyés. Et encore l’organisme tablait-il sur une taille moyenne de 1 Mo, très excessif pour un simple courriel de vœux. Avec ces données 136 kilos par an et par salarié pour une moyenne de 91 courriels échangés, un courriel envoyé pèserait donc un peu plus de 0,004 g. Mais ces données sont donc beaucoup trop partielles pour savoir ce que les vœux envoyés par courriel pèsent réellement en gaz à effet de serre. D’autant que personne apparemment n’a cherché à comptabiliser le nombre de courriels de vœux envoyés.
Bref, tous ces petits calculs exposés, on peut tout de même en déduire que de toute façon, mieux vaut envoyer un texto ou un courriel à tous les membres de sa famille et à ses amis plutôt que de se déplacer, par le train, la voiture ou l’avion, aux quatre coins de la France pour souhaiter une bonne année à chacun.
Cette page pesant elle-aussi son poids de CO2, permettez-moi d’en profiter, sans guère l’alourdir, pour vous souhaiter à tous, au nom de toute l’équipe d’EcoCO2, une excellente année 2012 !
Sources : Facebook, Consoglobe, Le Courrier de l’Ouest, Le Monde