A l’occasion du Salon de l’Agriculture qui se déroule actuellement à Paris, le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a présenté le Plan d’action Bioéconomie 2018-2020, accompagné d’un calendrier de mesures pour les trois prochaines années. Il vise à faire émerger une économie basée sur les ressources végétales.
Qu’est-ce que la bioéconomie ?
La bioéconomie, c’est l’économie de la photosynthèse et plus largement du vivant. A la croisée des chemins de plusieurs secteurs d’activités (agriculture, forêt, agroalimentaire, chimie du végétal…), elle se base sur la production et la mobilisation de la biomasse pour une valorisation optimale. Elle permet d’utiliser au maximum une énergie illimitée et gratuite : celle du soleil.
La bioéconomie englobe l’ensemble des activités de production et de transformation des bioressources d’origine forestière, agricole et aquacole à des fins de production alimentaire pour les hommes et les animaux, de matériaux biosourcés et d’énergie : autant d’activités auxquelles elle peut répondre de façon durable.
Le plan d’action en 5 axes
Le plan d’action bioéconomie se fonde sur une stratégie définissant un cadre de développement durable de la bioéconomie, cohérent avec les ressources du territoire et de ses besoins et évitant toute surexploitation.
Il compte une cinquantaine de mesures concrètes, datées, se structurant autour de cinq axes :
- améliorer la connaissance ;
- promouvoir la bioéconomie et ses produits auprès du grand public ;
- créer les conditions d’une rencontre de l’offre et de la demande ;
- produire, mobiliser et transformer durablement des bioressources ;
- lever les freins et mobiliser les financements. Les actions identifiées sont listées ci-après. Pour chaque action, il est précisé dans le tableau son descriptif, les pilotes, le livrable (résultat attendu) et le calendrier. Chaque action sera ensuite détaillée au sein d’une fiche qui présentera le contexte, fixera les objectifs à atteindre, proposera un calendrier de mise en œuvre et un indicateur de suivi et/ou de résultat.
Il ne traite pas de la valorisation alimentaire de la biomasse, objet de politiques spécifiques.
Donner de la visibilité aux produits biosourcés
Afin de mieux diffuser la mobilisation des fibres végétales (bois, béton de chanvre…) dans la construction et l’isolation, la mise en place d’un label “reconnu produit biosourcé” est prévue pour 2019.
Ces activités permettraient de mettre en place de nouvelles filières agricoles et forestières. Le ministre souhaite d’ailleurs que les jeux olympiques de 2024 soient l’occasion de mettre en place ces filières d’avenir par l’utilisation de ces matériaux dans la construction du village olympique : une “vitrine” de ces filières en quelque sorte.
Des secteurs à dynamiser
D’autres débouchés prometteurs proviennent de la valorisation des bioressources issues des milieux aquatiques, marins et eaux douces (pêche, aquaculture durable, macro et micro-algues…).
La dynamique de la production d’énergies renouvelables à base de biocarburants et de biogaz, qui représente déjà un revenu complémentaire pour plus de 50 000 exploitants agricoles, doit se poursuivre, entre autres à travers le développement de la méthanisation agricole. Elle fait l’objet de deux actions spécifiques (levée des freins réglementaires et financement).
Selon Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture : “La bioéconomie doit permettre de passer d’une économie fondée sur des ressources fossiles à une économie compétitive et durable fondée sur du carbone renouvelable. Son développement est l’occasion de rappeler que les agriculteurs, les forestiers, les pêcheurs nous nourrissent mais qu’ils peuvent aussi nous chauffer, nous vêtir, nous fournir de l’électricité et des matériaux !”
Source : Ministère de l’Agriculture, Alim’agri