Un derrick de 40 mètres de haut fore jour et nuit le sol aux environs des pistes d’Orly pour trouver une nappe d’eau chaude – le Dogger – afin de l’utiliser pour le chauffage de l’aéroport. Le Dogger, une nappe d’eau souterraine qui couvre l’ensemble de l’Ile de France, est situé entre 1500 et 2000 m de profondeur. Datant du Jurassique moyen (170 millions d’années), il a été trouvé lors de forages pétroliers dans les années 50.

La machine devra donc creuser au moins jusqu’à 1 500 mètres pour atteindre cette nappe de plusieurs milliers de mètres cubes, dont la température atteint par endroit 85° C. Le liquide, très corrosif par sa forte salinité (15 à 30 g/l) et son importante concentration de sulfures dissous, viendra alimenter une installation de chauffage géothermique. Celle-ci comportera un puits de prélèvement, un échangeur par lequel l’eau viendra chauffer celle des radiateurs de l’aéroport et un puits injecteur par lequel, une fois refroidie, elle sera renvoyée dans les profondeurs du sous-sol.
Si tout se passe bien, ces installations devraient pouvoir fonctionner dès l’hiver prochain et couvrir entre 25 et 30 % des besoins en chaleur de l’aéroport, soit l’équivalent du chauffage nécessaire à 3 200 logements. Le reste est assuré par la centrale à gaz installée à proximité. Mais les géologues ne sont pas infaillibles et ne garantissent pas l’importance de la nappe à cet endroit. Ils en connaissent par contre la température : au moins 74° C.
La société Aéroports de Paris compte ainsi éviter le rejet de 9 000 tonnes de CO2 chaque année. Et le coût du chantier (12 millions d’euros) devrait être amorti rapidement en cas de hausse importante des énergies fossiles. André Galvez, Chef de Projet à Aéroports de Paris explique cependant :
C’est difficile d’évaluer la rentabilité d’une telle opération. Il faudra comparer l’énergie que nous allons puiser gratuitement avec les prix du pétrole ou du gaz que nous aurions payés sans l’installation. Au final, la facture énergétique devrait être moins élevée.
Actuellement, 34 opérations d’exploitation du Dogger sont en activité. La géothermie permet déjà de chauffer 150 000 logements franciliens, dont 50 % dans le seul Val de Marne. Le site de L’Oréal, à Chevilly-Larue (Val de Marne), utilise aussi cette nappe pour chauffer ses locaux. Et au total, cela représente déjà l’émission de 250 000 tonnes de CO2 évitées chaque année. Mais il s’agit, en ce qui concerne l’opération en cours à Orly, de la première utilisation de la géothermie à cette échelle dans le tertiaire.
Sources : France-Soir, La Vie des Réseaux, la DRIRE Ile de France, Géothermie Perspectives
Une réponse sur “Un réseau géothermique pour l’aéroport d’Orly”
Très bon site, merci !
Ça m’a aidé pour la svt avec monsieur Niaux 🙂
Le meilleur des professeurs !