Malmené ces temps-ci par des actions pointant le transport aérien sur les petites distances, le secteur aérien se mobilise et décide très solennellement de renforcer la lisibilité de son action en faveur de la lutte contre le changement climatique. Cinq acteurs français majeurs ont fait une déclaration commune dans ce sens à l’occasion du Salon du Bourget.
Un engagement solennel du secteur aérien français
Les organisations signataires de cette déclaration sont le GIFAS (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), le groupe ADP (Aéroports de Paris), Air France, la FNAM (Fédération nationale de l’aviation marchande) et UAF&FA (Union des aéroports français et francophones associés).
Cette déclaration intervient à la veille de la 40ème assemblée générale de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale et débute par un engagement : « nous, acteurs du secteur aérien français, nous engageons à assurer une croissance durable du transport aérien dans le respect de notre planète. »
Une croissance neutre en carbone à partir de 2020
Les signataires évoquent tout d’abord les émissions de CO2 induites par le transport aérien. Elles représentent « aujourd’hui de l’ordre de 2% des émissions de CO2 d’origine humaine à l’échelle mondiale (en France, le transport aérien intérieur représente 1,4 % des émissions de CO2 nationales), soit moins qu’Internet, tout en connectant plus de 4 milliards de passagers chaque année ». Les émissions unitaires par passager transporté ont baissé de 80 % au cours des 60 dernières années.
« Et pour que la croissance du trafic aérien ne contribue pas à une hausse des émissions de CO2 à l’avenir, l’ensemble des acteurs du secteur s’est mobilisé pour garantir une croissance neutre en carbone du transport aérien mondial à partir de 2020 », soulignent-ils.
« Pour inscrire le secteur aérien dans la lutte contre le changement climatique et le respect des objectifs de l’Accord de Paris, toutes nos entreprises sont déterminées à atteindre l’objectif de réduction de 50% des émissions de CO2 à l’horizon 2050 (comparé à 2005) que se sont fixés tous les membres de l’Air Transport Action Group (ATAG) au niveau mondial. »
Pour atteindre cet objectif, le transport aérien français compte actionner différents leviers :
- L’amélioration de la performance environnementale des avions, avec un effort inédit de recherche et d’innovation portant simultanément sur les appareils, les sources d’énergie employées et les opérations, dans une logique de rupture technologique ;
- Des procédures opérationnelles conduisant à réduire la consommation de carburant ;
- L’optimisation des infrastructures et de la chaine de traitement de l’avion au sol ;
- Le développement des biocarburants aéronautiques.
Les enjeux de l’économie circulaire et du développement durable
Le secteur compte par ailleurs sur la recherche et la technologie pour mettre en ligne des avions « plus verts », sur la décarbonation des aéroports français, dont beaucoup se sont engagés dans la démarche Airport Carbon Accreditation (engagement pour la réduction des émissions de CO2), et le développement des biocarburants de dernière génération.
Sans oublier l’économie circulaire et la fin de vie des équipements : « Soucieux de respecter l’environnement tout au long du cycle du transport aérien, le secteur s’implique pour une gestion optimisée des ressources au travers de nombreuses initiatives pour développer le recyclage qui couvre la diversité de ses activités. A titre d’exemple, il s’est doté d’un centre unique de démantèlement et recyclage des avions en France (TARMAC) qui va servir d’exemple à de nombreux autres pays et industriels. »
Les signataires estiment de plus que « le secteur aérien concourt comme aucun autre à la protection de la biodiversité », car les aéroports constituent des réserves d’espaces protégés à proximité, voire au cœur des zones urbanisées. Ils évoquent aussi le projet Aéro Biodiversité, en partenariat avec le Muséum d’Histoire Naturelle. Et enfin le programme Trip and Tree, développé en association avec A Tree for You, qui concourt à la reforestation en France et dans le monde.
Source : Air France