Une centrale solaire géante doit être installée à Toul-Rosières (Meurthe et Moselle) par EDF Energies Nouvelles, filiale d’EDF, sur le site d’une ancienne base aérienne désaffectée en 2004.
L’emplacement
Ce terrain d’une superficie de 522 hectares servait depuis à organiser des festivals en plein air ou autres rassemblements évangéliques.
Il avait été envisagé lors d’un premier projet pour accueillir une usine de production de panneaux photovoltaïques de l’américain First Solar, mais cette implantation n’avait pas abouti, les capacités d’épuration d’eau de la commune étant insuffisantes. On sait d’ailleurs que depuis les deux partenaires franco-américains ont choisi un site à Blanquefort, à côté de Bordeaux (Gironde).
Actuellement occupé par une centaine de bâtiments plein d’amiante, sans compter des cuves à mazout enterrées, le site de Toul-Rosières doit d’abord être dépollué et les travaux devraient débuter très rapidement.
Le projet
La filiale d’EDF, qui louera le site au Ministère de la Défense pour environ 1 million d’euros par an, compte installer un parc de panneaux de 140 hectares, d’une puissance de 143 mégawatts, soit la consommation électrique de plus de 62 000 personnes. Selon Nadine Morano, élue de Meurthe et Moselle, citée par Les Echos, ce sera « la plus grande [centrale solaire] au monde à ce jour ». Ceci représente un investissement de 434 millions d’euros. L’électricité sera revendue selon les nouveaux tarifs, définis par l’arrêté du 14 janvier, mais bénéficiera d’un bonus de 17 % par rapport au tarif appliqué dans les régions les plus ensoleillées.
EDF EN avait jusqu’à présent une capacité de production d’énergie solaire de 100 mégawatts. Cette nouvelle centrale lui permettra donc de multiplier par 2,5 sa production actuelle en 2012, date à laquelle les panneaux photovoltaïques seront opérationnels. Tradingsat cite ainsi les commentaires d’un analyste parisien :
Ce projet s’inscrit dans le droit fil de la stratégie de développement [d’EDF EN] dans le photovoltaïque avec un objectif de 500 Megawatt-crête installés d’ici fin 2012 dans le cadre d’un objectif global tout type d’énergie confondu de 4 200 MWc (pour l’essentiel dans l’éolien).
Le reste du terrain sera pour une partie reboisé, et servira pour l’autre partie à l’aménagement d’une « maison des énergies renouvelables » et d’un petit musée d’avions militaires, grâce auxquels la mairie espère aussi quelques retombées financières.
A l’issue du bail, fixé pour 22 ans, il sera soit reconduit, soit la filiale d’EDF s’engage au démantèlement de la centrale et au recyclage des panneaux solaires.
Ce projet est conforme au Grenelle de l’environnement, et tombe à un moment où l’état, en France comme en Allemagne, nous l’avons vu dans de précédents articles, souhaite lutter contre le déploiement anarchique de panneaux photovoltaïques sur des terres cultivables. Il existe un peu partout des « friches » militaires, industrielles (nombreuses dans la partie est de l’Allemagne) ou commerciales. Les utiliser pour produire de l’électricité grâce à des énergies renouvelables serait un plus appréciable pour l’environnement.
Sources : Les Echos du 2/3/2010, Le Figaro, Le Républicain Lorrain, Tradingsat.com