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Une concentration de CO2 au plus haut depuis 3 millions d’années

Depuis 3 millions d’années, jamais l’atmosphère n’avait connu une concentration de CO2 aussi haute. C’est ce qui ressort des dernières recherches. Cela confirme la Déclaration sur le climat de l’Organisation Météorologique Mondiale. Et, selon les scientifiques, cela rend inéluctable la hausse dramatique de la température de la planète et du niveau des océans.

Concentration de CO2 dan l'atmospère
Origine : PIK

La concentration de CO2 de 400 ppm

Jusqu’à présent, les scientifiques admettaient que le niveau actuel de concentration de CO2 (un peu plus de 400 parties par millions ou ppm) était équivalent à celui d’il y a 800 000 ans. C’était alors une période marquée par des cycles de réchauffement et de refroidissement de la Terre. Elle se poursuivrait encore aujourd’hui, sans le réchauffement liée aux activités humaines.

Mais de nouvelles études menées sur des carottes de glace et des sédiments marins montrent en fait que le seuil de 400 ppm a été dépassé pour la dernière fois il y a 3 millions d’années, pendant le Pliocène. Alors, les températures s’élevaient à 3 ou 4° C au-dessus de celles actuelles et le niveau des océans était de 15 mètres plus haut.

Remonter au Pliocène

Ces études sont corroborées par la mise au point d’un nouveau modèle climatique développé par le Potsdam Institute Climat Impact Research (PIK). « La fin du Pliocène est relativement proche de nous en termes de niveaux de CO2. Nos modèles suggèrent qu’au Pliocène il n’y avait ni cycle glaciaire ni grosses calottes glaciaires dans l’hémisphère nord. Le CO2 était trop élevé et le climat trop chaud pour le permettre », explique Matteo Willeit, l’un de ses auteurs.

« Il semble que nous poussions notre planète d’origine au-delà des conditions climatiques rencontrées pendant toute la période géologique actuelle, le Quaternaire. Une période qui a débuté il y a près de 3 millions d’années et a vu la civilisation humaine commencer il y a seulement 11 000 ans. Donc, le changement climatique moderne que nous voyons est grand, vraiment grand ; même selon les normes de l’histoire de la Terre », résume-t-il.

Tirer les leçons du passé de la Terre

En 2017, les émissions de CO2 ont battu tous les records, conduisant le monde, dans l’état actuel des choses et en respectant les accords de Paris, vers une hausse de 3° C. Selon les chercheurs, il faut tirer les leçons du passé, et notamment du Pliocène. Avec des températures de 3 à 4° C plus élevées, le niveau de la mer peut s’élever de 15 à 20 mètres. Or déjà, avec 1° de plus qu’à l’époque préindustrielle, la Terre subit les impacts du changement climatique.

Le fait d’avoir dépassé les 400 ppm de concentration de CO2 dans l’atmosphère n’implique pas une hausse imminente des mers de l’ampleur du Pliocène. Mais si l’Homme ne parvient pas à retirer du CO2 de l’atmosphère à grande échelle, elle sera inévitable tôt ou tard.

Les chercheurs prédisent déjà entre 50 cm et 1 m de hausse du nveau des mers d’ici la fin du siècle. « Il serait difficile que cela soit plus, parce que la fonte prend du temps. Mais ça ne s’arrête pas à 2100, ça continue », commente Martin Siegert, professeur de géoscience à l’Imperial College de Londres.

« Une expérience folle »

Si nous restons sur une trajectoire de climat similaire au Pliocène, ce qui est le cas avec une concentration de CO2 de 400 ppm, la calotte glaciaire du Groenland contient suffisamment d’eau pour augmenter le niveau des mers de 7 mètres. Celle de l’Ouest de l’Antarctique, d’environ 5 mètres.

Autre différence avec le passé de la Terre : certes l’atmosphère a connu des concentrations de CO2 supérieures à 400 ppm. Mais elles avaient mis des millions d’années à s’accumuler. Les émissions liées à l’activité humaine ont fait grimper le concentration de CO2 de plus de 40 % en un siècle et demi.

Avec 412 ppm, et un chiffre en progression, la hausse des températures de 3 à 4° devient inéluctable. La dernière fois que le CO2 était aussi présent dans l’atmosphère, il avait été capturé par les arbres, les plantes, les animaux, puis enterré avec eux. « Et ce que nous faisons depuis 150 ans, c’est de le déterrer et de le renvoyer dans l’atmosphère », souligne Siegert. « C’est une expérience folle ».

Sources : AFP, PIK

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