Les Amis de la Terre, en partenariat avec Attac France et l’Union Syndicale Solidaires, publient une étude à charge contre Amazon. Le rapport intitulé Impunité fiscale, sociale, environnementale : immersion dans le monde d’Amazon, est parue quelques jours avant le Black Friday et met à mal les pratiques de la multinationale du commerce.
Le bilan fiscal et social d’Amazon
« Chiffres et données à l’appui, cette étude expose au grand jour les conséquences dramatiques de l’activité d’Amazon en termes de fiscalité, d’écologie, de conditions de travail et d’impact sur les territoires », annonce dès l’abord le rapport. Il détaille aussi rapidement ce dont il est question :« Évasion fiscale massive, développement d’entrepôts entièrement robotisés, livraisons par drones, repas fournis en moins de 30 minutes, salarié·e·s sous surveillance, reconnaissance faciale, destruction d’invendus… ».
Du point de vue fiscal tout d’abord, le rapport évalue à 57% le chiffre d’affaires réalisé en France que l’entreprise dissimule. Les organisations demandent donc la transparente sur les flux financiers et relations entre ses filiales, et que l’entreprise paie sa juste part d’impôt. Sur le plan social, ce n’est pas mieux : elle fait « travailler majoritairement des personnes ayant des contrats précaires, notamment en intérim, qui s’épuisent dans des entrepôts gigantesques » et détruit 2 emplois pour un créé lors de son implantation.
Surconsommation, gaspillage et émissions de CO2
Sur le plan environnemental, transport des colis, stockage de données, services de streaming, hébergement de millions de sites web par Amazon Web Services, traitement des déchets électroniques, artificialisation des sols, et fabrication des 15 milliards de produits vendus sur le site, pèsent lourd sur le bilan. Le rapport évalue à 55,8 millions de tonnes les émissions de gaz à effet de serre du géant du commerce de 2018, soit l’équivalent des émissions d’un pays comme le Portugal.
L’étude souligne aussi le gaspillage occasionné par les pratiques de la firme : 3 millions de produits neufs ont été détruits par Amazon en France en 2018. En effet, les pratiques commerciales de l’entreprise rendent impossible l’ajustement de l’offre et la demande et génère une surconsommation. Greenpeace évalue de son côté à 30 % les retours clients, au Royaume-Uni et en Allemagne, qui sont directement envoyés à la broyeuse. La firme estime que les tester et les réemballer ne serait pas rentable.
Des ripostes s’organisent
Le rapport s’attache également à présenter aussi « plusieurs luttes inspirantes, qui, partout autour du globe, s’opposent aux méfaits de la multinationale, avec à la clef, quelques victoires ». Il s’agit notamment de mouvements sociaux internationaux, de ripostes organisées par les librairies indépendantes notamment en France, de luttes contre des implantations de la multinationale.
De plus, une plainte a été déposée auprès de la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés). Les plaignants accuse la firme « d’exploiter de manière illégale les données personnelles de ses usager·e·s et demandent notamment “l’interdiction des traitements d’analyse comportementale et de ciblage publicitaire” ». La procédure est actuellement en cours.
Source : Les Amis de la Terre