Dans le cadre d’un projet financé par l’Union Européenne, des chercheurs britanniques ont sélectionné une herbe qui permettrait de produire de l’énergie (biomasse) tout en réutilisant d‘anciens sites industriels éventuellement pollués.
Dans ses recommandations sur l’utilisation de la biomasse (voir notre article sur le sujet), le rapport de l’U.E. soulignait « une interdiction générale d’utiliser la biomasse issue de terres prises sur la forêt, de zones renfermant un important stock de carbone et de zones riches en biodiversité ». C’était même la première des quatre recommandations. Selon le Dr Richard Lord, directeur de thèse en géochimie environnementale et durabilité à l’université de Teesside au Royaume-Uni, cité par notre planète.info :
L’utilisation de ces sites permettrait de cultiver l’herbe sans accaparer des terres qui serviraient à la production alimentaire, ce qui est une préoccupation majeure pour quiconque est impliqué dans la biomasse et les biocarburants.
Et c’est apparemment bien dans cet esprit qu’ont travaillé les chercheurs de l’université , dans le cadre du projet de recherches LIFE-Environnement de l’U.E.
Ils ont en effet cherché à utiliser des friches industrielles pour faire pousser une herbe destinée à la production de biomasse. Après avoir sélectionné et testé plusieurs candidats, répondant aux jolis noms de Miscanthus et Panicum virgatum par exemple, ils ont fixé leur choix sur Phalaris arundinacea, aussi appelé alpiste faux-roseau, plus facile à retenir pour les néophytes en botanique.
Cette plante vivace de la famille des poacées (anciennement graminées) pousse communément dans tout l’hémisphère nord, et particulièrement en Europe où elle peut s’élever jusqu’à 1 500 m d’altitude. Elle apprécie les sols humides, voire mouillés.
Bon candidat à la production d’énergie renouvelable sur les anciens sites industriels, selon les chercheurs britanniques, car cette plante accepte les sols contaminés et pauvres. Fauchée à maturité, transformée en briquettes ou en granulés, elle peut servir soit de carburant pour des centrales électriques à biomasse, soit directement dans les chaudières pour chauffer des logements. Selon le docteur Lord,
Les tests de combustion ont montré que l’alpiste est un bon carburant, propre, qui ne contribue pas à l’augmentation de la contamination du sol.
L’analyse phytochimique de cette plante en a cependant révélé le caractère psychotrope, apparemment connu depuis la Grèce antique, mais oublié depuis : autrement dit ces plantes ont des effets hallucinogènes ! Il ne faudrait pas que cela donne à certains l’idée de détourner ces cultures à un autre usage…
Le bilan carbone de l’alpiste faux-roseau est bien entendu neutre : il ne libère pas, en brûlant, plus de CO2 qu’il n’en a absorbé pendant sa croissance. Et puis des champs d’alpistes seraient plus agréables à regarder que des friches industrielles ou commerciales et ne nuiraient en aucun cas à la qualité de la vie.
Sources : notre-planete.info, Wikipedia
Une réponse sur “Une herbe pour réhabilliter des friches industrielles”
Voilà une excellente idée : reconquérir les friches industrielles avec des plantes qui ont une bonne combustion pour un bilan carbone neutre !!!
Il faut espérer que les effets psychotrope ne se retrouve pas dans les fumées de combustion.