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Une note du CGDD pointe les émissions de GES « cachées » de notre consommation

Le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) vient de publier une note, L’empreinte carbone : les émissions « cachées » de notre consommation, soulignant l’écart entre l’inventaire national d’émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation pour la CCNUCC (Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques) – qui montre une France relativement exemplaire – et l’empreinte carbone réelle du pays – moins flatteuse – car les émissions associées aux importations, émissions « cachées en quelque sorte » , représentent désormais la moitié de celle-ci.
emissions de gaz à effet de serre, France 2012
En effet, si les inventaires des émissions de CO2 élaborés pour la CCNUCC sont établis sur la base du périmètre territorial et intègrent les émissions directes des ménages, celles liées à la production intérieure (hors exportations) et celles associées aux exportations, l’empreinte carbone réelle inclut les émissions induites par la consommation intérieure de biens et services, produits par le pays ou importés et exclut les émissions liées aux exportations. Ainsi, la première s’élève pour la France à 460 millions de tonnes équivalent CO2 (soit 7,3 téq CO2 par personne), la seconde à 671 millions de téq CO2 (soit 10,6 tonnes par personne) en raison des émissions associées à l’importation : elles ont augmenté de 54 % entre 1990 et 2012.

Les gaz à effet de serre liés aux importations proviennent de la production d’énergie (part importée d’électricité et de carburants), et de matières premières (par exemple, minerais, alimentation animale ou viande, …), de la fabrication de produits semi-finis (matériaux de construction, pièces détachées, …), de produits finis (plats préparés, équipements professionnels et ménagers, véhicules…).

Les émissions des 3 principaux gaz à effet de serre (le CO2, le CH4 – méthane – et le N2O – protoxyde d’azote -, soit plus de 95 % du pouvoir de réchauffement global des GES émis en France), calculées pour l’inventaire carbone national ont diminué de 15 % entre 1990 et 2012, alors que dans le même temps, l’empreinte carbone a légèrement augmenté – celle inscrite dans les lois françaises pour le suivi des politiques publiques :

  • « La Stratégie Bas Carbone […] veille à ne pas substituer à l’effort national d’atténuation, une augmentation du contenu carbone des importations» – Article 173 de la Loi de Transition Energétique pour une croissance verte du 17 août 2015 ;
  • la loi dite « Sas » du 13 avril 2015 vise à la prise en compte de nouveaux indicateurs de richesse, tels que des indicateurs d’inégalités, de qualité de vie et de développement durable pour le suivi et l’évaluation des politiques publiques ;
  • la Stratégie Nationale de Transition Ecologique vers un Développement Durable 2015-2020 intègre l’empreinte carbone dans le suivi de l’ « enjeu changement climatique ».

Plus des deux tiers de l’empreinte carbone des Française sont liés au logement, au transport et à l’alimentation : 2,9 téq CO2 pour le logement (35 % associés aux importations), 2,7 téq CO2 pour le transport et 2,1 % pour l’alimentation (dont 43 % liés aux importations pour chacun).

Source : CGDD

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