A la suite de la catastrophe de Fukushima, l’Allemagne a décidé d’une sortie accélérée du nucléaire, en misant sur les énergies renouvelables. Mais cela ne se fait pas sans difficulté, et les dirigeants du secteur énergétique estime qu’à l’horizon 2020, il manquera au pays une capacité de 10 GW, soit l’équivalent de la production de 10 à 15 centrales.
Pour cela, le gouvernement allemand compte sur le développement de l’énergie éolienne en mer. Mais il se heurte à un problème d’infrastructures (voir notre article du 08/11/11) : l’énergie éolienne est produite au nord, sur les rives de la Mer du Nord, et les régions les plus consommatrices se situent au sud, fortement industrialisé. Pour transporter l’électricité, il faut donc absolument renforcer le réseau et construire de nouvelles lignes à haute tension. Mais là, tout se complique : outre les investissements que cela demande, la construction de lignes traversant différents Länder est soumise à de nombreuses procédures et autorisations, souvent différentes d’un Land à l’autre.
L’insuffisance des infrastructures a déjà causé de multiples incidents l’année dernière, alors même que les éoliennes auraient pu produire plus d’électricité, mais le courant ne pouvait être acheminé rapidement vers le sud. Les grandes entreprises énergétiques ont d’ailleurs fait part de leur mécontentement face à l’investissement de milliards d’euros dans les énergies renouvelables, alors qu’il faudrait en priorité, selon elles, consacrer ces sommes au financement d’infrastructures.
Les dirigeants du secteur énergétique souhaitent que les pouvoirs publics encouragent le développement de centrales à gaz qui pourraient prendre le relai lorsque l’énergie du vent ou du soleil viennent à manquer. Mais à l’issue d’une réunion récente entre la Chancelière, les constructeurs de centrales, les fournisseurs d’électricité et les gestionnaires de réseau, aucune décision n’a encore été prise pour favoriser la transition énergétique, et le gouvernement n’a pas promis de nouvelles subventions, ni pour la construction de centrales à gaz, ni pour les lignes à haute tension.
Source : Euractiv