Depuis quelques jours, en première mondiale, un produit presque magique est commercialisé en Suisse et atteindra peut-être, dès l’année prochaine, les rayons de nos magasins : une pile à eau. Sans mercure, sans cadmium, ni produit toxique, juste de l’eau, un produit on ne peut plus écologique donc ! En tout cas, un produit qui nous permettra à coup sûr de faire marcher à moindre coût un certain nombre des jouets que nous offrons à Noël (justement, c’est le moment d’y penser) à nos chères (dans tous les sens du mot) petites têtes blondes… ou brunes.
Ecologique, cette pile à eau l’est à plus d’un titre. Aquacell, c’est son nom, ne contient aucun métal lourd, nous l’avons dit, et peut être recyclée et valorisée à 85 % (50 % pour les piles alcalines actuelles). Inactivée lorsqu’on l’achète, elle se conserve indéfiniment, alors qu’une batterie ordinaire ne se conserve pas plus de 6 ou 7 ans. Pour l’activer, rien de plus simple : il suffit de la plonger 5 minutes dans de l’eau ou tout autre liquide à base d’eau, eau de mer, neige fondue ou même, en cas d’extrême urgence, urine. Un peu moins efficace que l’eau du robinet pour la pile en question, mais pratique pour les aventuriers !
Comment ça marche ? Les deux Suisses à l’origine du projet, Patrice Horowitz et Olivier Chauffat, n’en disent pas long, car le produit est protégés par de nombreux brevets, mais précisent que la pile contient une feuille de zinc qui permet la réaction chimique, ainsi que des produits organiques non-toxiques. Au contact de l’eau, les ions positifs et négatifs se rencontrent et il se produit une électrolyse. D’une puissance un peu moindre toutefois à celle d’une pile ordinaire, cette batterie fonctionne avec tous les objets courants de basse et moyenne consommation (radio-réveil, radio, lampe torche…), mais reste cependant insuffisante pour alimenter une caméra numérique ou un lecteur MP3. Mais dans une télécommande utilisée quotidiennement, elle dure quand même environ deux ans : « C’est un peu comme la Smart de la pile, c’est suffisant pour un usage urbain » explique Patrice Horowitz.
Partie de l’idée d’un Néerlandais installé à Hong Kong, Niels Bakker, et fruit d’un projet qui a mis 5 ans à voir le jour, cette pile est fabriquée en Chine, naturellement. Les piles AA (75 % du marché) et AAA (18 % du marché) Aquacell ont fait leur apparition sur le marché suisse le 26 novembre. Elles seront commercialisées dans d’autres pays européens au cours de l’année 2014. Mais il ne sera peut-être pas si facile que cela de les trouver : l’usine chinoise qui les fabrique produira, l’année prochaine, de 3 à 5 millions de piles par mois, un chiffre très éloignée de celui des grandes entreprises de piles !
Attention toutefois à un détail : ne les conservez pas à l’humidité. « Pour éviter que les substances ne s’activent, il faut que le taux d’humidité soit en dessous des 15 % », explique l’un des Helvètes à l’origine de sa production.