A peine la mi-juin et déjà, nous connaissons notre première vague de chaleur de l’année. Le changement climatique nous promet des phénomènes extrêmes plus fréquents et plus intenses : vagues de chaleur répétées et canicules en font partie. Mais celle-là est la plus précoce jamais enregistrée.

Vague de chaleur et canicule
Une vague de chaleur, nous en avons déjà connu une au mois de mai. « On parle de vague de chaleur lorsqu’on observe des températures anormalement élevées pendant plusieurs jours consécutifs », nous explique Météo France. Mais lors des vagues de chaleur, la température descend significativement la nuit.
Alors quand parle-t-on de canicule ? Lors d’un « épisode de températures élevées, de jour comme de nuit, sur une période prolongée. Dans le cadre de la vigilance météorologique, on tient en effet compte du caractère exceptionnel des températures nocturnes ». Les canicules, comme les périodes de grand froid, représentent un danger pour la santé : le risque de mortalité augmente chez les personnes fragiles.
Mais d’où vient ce mot « canicule » ? Il apparaît vers 1500. Il vient de l’italien canicula, qui signifie petite chienne (du latin canis, chien). C’est l’autre nom donné à Sirius, l’étoile la plus brillante de la constellation du Grand Chien. Or, Sirius se lève et se couche avec le soleil, du 22 juillet au 22 août, période où les fortes chaleurs sont fréquentes. « L’appellation « jours de canicule » a fini par désigner les fortes chaleurs estivales. Aujourd’hui, ce terme est fréquemment utilisé pour désigner des jours très chauds même en d’autres saisons ».
La vague de chaleur la plus précoce
En l’occurrence, Météo France nous estime actuellement en « vague de chaleur » car l’épisode actuel ne va pas se prolonger, mais il est particulièrement remarquable par sa précocité et son intensité. Les températures dépassent en effet localement les 40°C, à l’ombre, bien sûr ! Il s’agit de la vague de chaleur aussi intense la plus précoce jamais enregistrée en France.
Depuis le début des mesures (1947), 43 vagues de chaleur ont été recensées par Météo France (dont 33 depuis 1990), dont 8 seulement au mois de juin, mais jamais avant le 18 juin (record de 2005 égalé en 2017). Celle-ci ayant débuté le 15, elle s’avère effectivement la plus précoce. Rappelons que des records de chaleur ont été battus en 2019 avec une pointe à 46°C dans l’Hérault, température la plus haute jamais enregistrée en France.

L’impact du changement climatique
Selon les dernières projections climatiques, le nombre de jours de vagues de chaleur ou de canicule est annoncé en hausse dans tous les scénarios d’émissions avec une intensité dépendant fortement du scénario et de l’horizon temporel. « En fin de siècle, les projections indiquent que le nombre de jours de vagues de chaleur doublera avec un scénario de forte réduction des émissions de gaz à effet de serre ( RCP2.6), sera multiplié par un facteur 3 à 4 pour un scenario intermédiaire de baisse différée des émissions (RCP4.5), et 5 à 10 en cas de fortes émissions (RCP 8.5) », rappelle Météo France.
Le réchauffement climatique « entraîne des vagues de chaleur plus précoces, plus tardives, mais aussi plus intenses », explique Matthieu Sorel, climatologue à Météo France. L’analyse des vagues de chaleur depuis 1947 montre de plus que les trois épisodes les plus précoces et les six plus tardifs dans la saison ont tous été enregistrés après l’an 2000.
Rappelons qu’une étude réalisée par Eco CO2 en 2019 montrait que nous n’étions pas tous logés à la même enseigne en cas de vague de chaleur : la température monte généralement moins dans une maison individuelle que dans un appartement (une différence qui atteignait 2,8°C en Auvergne-Rhône-Alpes). De plus, la climatisation, particulièrement énergivore, sert plutôt à atténuer le ressenti de chaleur plus qu’à garder une température de confort.
Sources : Météo France, France Info