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Vancouver, des JO vraiment « verts » ?

On nous le répète depuis des mois,  Vancouver 2010 organise, du 12 au 28 février, les Jeux Olympiques du développement durable. D’ailleurs, le COVAN (Comité d’Organisation de Vancouver 2010) a promis de laisser un bilan environnemental neutre. Et Vancouver veut réduire de 20 % d’ici 2020 ses émissions de gaz à effet de serre. Mais les jeux leur permettront-ils de tenir cette promesse ?

Des réalisations soignées

Des efforts tout particuliers ont ainsi été portés sur la construction de certains bâtiments. Par exemple, l’anneau olympique de Richmond, patinoire utilisée pour les compétitions de patinage de vitesse.  Eclairé par la lumière naturelle, il est couvert d’un toit en bois, du pin récupéré, invendable dans le commerce car il provient d’arbres malades, attaqués par des insectes. Cette réalisation prouve qu’il pouvait encore servir. Pour chauffer le bâtiment, la chaleur résiduelle de la fabrication de glace a été utilisée. Les eaux de pluie provenant du toit alimentent les toilettes, ainsi qu’une mare sur le site et servent à l’irrigation des plantes.  Après les olympiades d’hiver, cet équipement sera transformé en salle de sports.

Réutilisaton aussi pour le « Net Zero », immeuble du village olympique de Vancouver qui produit autant d’électricité qu’il n’en consomme. Il sera ensuite vendu par appartements. D’autres résidences seront transformées en logements sociaux.

Sur le site de Whistler, à 120 km au nord de Vancouver, pas de parkings pour les visiteurs. D’ailleurs les voitures y sont interdites. Pour limiter les émissions de CO2 dues aux transports, des bus fonctionnant à l’aide de piles à combustible à l’hydrogène, système inventé en 1999 par un ingénieur local, font la navette entre le centre de la ville et la station montagnarde : il s’agit là du premier réseau mondial de bus à hydrogène. Dans le prix des billets d’entrée au jeu, le transport en bus est inclus. Les remontées mécaniques sont quant à elles alimentées en énergie par une mini-centrale hydro-électrique.

Les médailles elles-aussi se composent en partie de matériaux recyclés, provenant d’appareils électroniques mis au rebut et la torche olympique est à 90 % recyclable.

Les organisateurs ont de même voulu préserver la nature. Ils ont ainsi modifié la trajectoire prévue d’une piste de ski pour respecter d’anciens cyprès jaunes. Quant aux grenouilles-à-queue qui résidaient dans la région, espèce en voie de disparition, elles ont été déplacées à la main, les malheureuses risquant leur vie lors de la construction des pistes de ski. Déplacement à la main aussi pour une douzaine d’espèces végétales, menacées par les installations.

Mais…

C’était tout d’abord sans compter les caprices de la météo : point de neige cette année, mais de la pluie ! Le COVAN a donc décidé d’apporter sur le site les neiges des cimes des Rocheuses, et d’organiser pour cela un incessant va et vient de camions et d’hélicoptères, particulièrement peu respectueux de l’environnement. Et de mobiliser tous les canons à neige possibles pour en fabriquer. Et les émissions de CO2 dues aux transports ont ainsi sérieusement grimpé. Rappelons à ce propos que les jeux olympiques d’hiver de Turin en 2006 avait déjà battu des records en consommation d’eau pour fabriquer de la neige.

De même, les bus à hydrogène ont besoin… d’hydrogène justement, qu’il a fallu transporter du Québec, très exactement à l’autre extrémité du Canada, et là aussi par camions. Bus qui quitteront d’ailleurs Vancouver dès la fin des jeux.

Les associations écologiques régionales (Vancouver a vu naître Greenpeace) ont pointé d’autres détails : la construction d’une autoroute entre Vancouver et Whistler par exemple, alors qu’il existait une liaison ferroviaire qui aurait pu être améliorée. Le COVAN estimait avant les jeux à 268 000 tonnes les émissions de gaz à effet de serre (GES), mais il faut y ajouter les 150 000 tonnes imputables aux spectateurs, sponsors et autres fournisseurs, peut-être moins sensibilisés que les organisateurs, même si le comité d’organisation affichait une volonté de restreindre les capacités d’accueil et le nombre des visiteurs. Celui-ci a promis de publier après les jeux les chiffres des émissions de GES.

Le Musée Olympique de Lausanne a édité un dossier pédagogique de 60 pages « Vancouver 2010 : objectif développement durable » en français, anglais et allemand (téléchargeable sur le site officiel du mouvement olympique), pour expliquer aux enfants, au travers d’activités organisables dans les écoles, toutes les actions en faveur du développement durable mises en œuvre lors de la préparation de ces jeux. Espérons que le bilan final sera à la hauteur.

Sources : articles du Monde, de l’Express, site developpementdurable.com, blog de cycloville, site Olympic.org

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