Lors du Congrès Mondial des Systèmes Intelligents (du 5 au 9 octobre à Bordeaux), l’Institut pour la Transition Energétique VEDECOM a présenté son démonstrateur de véhicule autonome, avec une première expérimentation en France sur routes ouvertes en zone périurbaine, sur une distance de 7 km, de cette voiture électrique et autonome bi-mode (conduite manuelle et délégation de conduite niveau 4).
Ce véhicule est le fruit d’une collaboration avec des partenaires industriels et des instituts de recherche publics privés et « synthétise le savoir-faire français sur le véhicule autonome » souligne VEDECOM. L’enjeu consiste à développer des briques technologiques répondant à la délégation de conduite en milieu urbain et périurbain à travers les architectures fonctionnelles sûres pour piloter un véhicule autonome à haut niveau de sureté de fonctionnement ; des algorithmes d’intelligence artificielle pour permettre au véhicule autonome de prendre des décisions ; des moyens d’essais pour simuler et tester des démonstrateurs en situations critiques et valider les solutions associées. Dans ce but, les solutions technologiques développées recouvrent :
- la cartographie et les techniques de SLAM (Simultaneous Localization And Mapping) pour se localiser,
- la perception et la fusion de données pour analyser l’environnement routier proche en utilisant les signalisations horizontales et verticales,
- la planification de trajectoire et la prise de décision pour répondre à la conduite en milieu urbain et périurbain, tels que le passage de rond-point,
- le contrôle commande pour réaliser les trajectoires planifiées, grâce aux thématiques précédentes en respectant les contraintes de sécurité et de confort.
VEDECOM répond ainsi à des enjeux sociétaux tels que la sécurité et le temps libéré au profit du conducteur, le développement de nouveaux services et une offre de solution de mobilité pour tous (notamment personnes âgées, handicapés…).
Testé par 01net, le véhicule autonome a « épaté » ses passagers. Il a bien parcouru les 7 km de route sans aucune intervention du conducteur, cependant bien présent à son poste, dans une circulation normale (voitures ordinaires et tramway). Pour procéder à cette démonstration, la société a dû répondre à la certification 3 qui définit deux cadres : l’utilisation des différents capteurs (GPS, caméras, radars…) avec la redondance des mesures en cas de panne et l’utilisation de la conduite automatisée sous surveillance du conducteur. En fait, le véhicule répond même à une certification de niveau 4, qui autorise le conducteur à faire autre chose pendant la délégation de conduite (lire, manger, travailler…).
Le véhicule reprend la base d’une Renault Zoé à laquelle ont été ajoutés différents capteurs : 5 dispositifs Lidar (des radars de balayage laser), une antenne GPS différentielle (DGPS), des antennes 3G/4G, du Wi-Fi spécialement dédié à la communication sans fil dans l’environnement automobile, une caméra stéréoscopique qui lit les lignes blanches et reconnaît les panneaux de signalisation. Tout ceci a bénéficié d’un travail d’intégration réussi, bien loin du « bricolage qui habille certains concept-cars » souligne 01net. Toutes les données sont ensuite collectées et traitées par des ordinateurs qui encombrent quelque peu le coffre dans l’immédiat…
Cependant, qui dit voiture autonome, dit aussi ville connectée. Actuellement la boucle de 7 km à Bordeaux répond à ces besoins : la voiture ne pouvant voir certaines informations (feu rouge ou vert par exemple), elles lui sont fournies par un environnement communicant (de petites antennes équipent les feux tricolores). Sortie de la zone de conduite autorisée, la voiture fait apparaître un message demandant au conducteur de reprendre le volant, faute de quoi elle s’arrête au bord de la route.