Selon une étude réalisée par des chercheurs du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) et de l’Université de Montpellier, les Français résidant à proximité d’un parc naturel se comportent d’une manière plus écologique que les autres. L’impact des parcs naturels sur les comportements pro-environnementaux y est pour la première fois prouvé.

Trois indicateurs retenus
L’étude cherche à répondre à la question : « Quel est l’effet des parcs naturels sur les comportements des Français vis-à-vis de la nature ? ». Pour cela, les scientifiques se fondent sur trois indicateurs de la conscience écologique de la population :
- Le score réalisé dans chaque municipalité par les candidats écologistes aux différentes élections,
- Le soutien aux ONG ou associations environnementales, en l’occurrence WWF et la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO),
- La participation au programme de sciences participatives « Oiseaux des jardins » du Muséum national d’Histoire Naturelle et de la LPO.
Les résultats montrent que les Français habitant à proximité d’un parc naturel ont bien des comportements plus écologiques que la moyenne nationale. Ainsi, ils votent écologiste à 31 % de plus dans une commune située dans un parc naturel que dans une autre située à 100 km. De plus, le nombre d’adhérents à la LPO y est deux fois plus élevé.
D’autres facteurs mis en évidence
D’autres facteurs peuvent cependant influer sur ces comportements. Pour le premier, « plus une municipalité présente une population importante et au salaire moyen élevé, plus les comportements pro-environnementaux y sont importants », précise le communiqué du CNRS.
Le second est le nombre de retraités que compte la commune : « En effet, phénomène étonnant, une ville comportant beaucoup de retraités présente des scores plus élevés d’adhésion aux associations et de participation au suivi du programme de sciences participatives mais dépouille une plus faible proportion de bulletins verts que les municipalités dont la population est en moyenne plus jeune ».
Des actions de sensibilisation dans les parcs naturels
Les auteurs déterminent deux raisons principales aux différences de comportement. D’une part, les paysages plus sauvages offerts par les parcs naturels stimulent l’intérêt et la sensibilité à la nature de leurs habitants. D’autre part, il existe un impact direct des parcs, démontré par l’étude, en raison des actions de sensibilisation vers le grand public qu’ils développent sur leur territoire (sorties nature, panneaux explicatifs, conférences…).
« Identifier les facteurs nécessaires à l’émergence de comportements pro-environnementaux est de première importance dans une société qui doit réduire son impact environnemental. » Les résultats de ce rapport, parus dans Biological Conservation, le 25 avril, encouragent donc les parcs naturels à poursuivre et à développer leurs actions de sensibilisation.
Les scientifiques doivent désormais affiner leurs analyses pour évaluer les différences de comportement en fonction de l’élément paysager considéré (montagne, pâturage, distance aux métropoles…).
Source : CNRS