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Vols vers nulle part ou comment utiliser inutilement des avions

Les vols vers nulle part et l'environnement

En Australie et en Asie, certaines compagnies aériennes ont trouvé une singulière manière de remplir et de faire voler des avions, cloués au sol par une réduction drastique des voyages dans le contexte actuel du coronavirus. Elles proposent tout simplement des vols vers nulle part ! Ou plus exactement des vols dont le départ et l’arrivée se font au même aéroport et qui consistent en un tour plus ou moins long dans les airs sous prétexte d’admirer de là-haut certains paysages…

Les vols vers nulle part et l'environnement

Des vols vers nulle part pour compenser un trafic aérien ralenti

Ralenti par la pandémie de Covid-19, le trafic aérien ne désarme pas pour autant et cible actuellement, dans certains pays d’Asie, un autre style de clientèle : les touristes désireux de revenir dormir dans leur lit ! En quelques mots, les avions décollent, se dirigent vers un lieu touristique et volent à basse altitude pour permettre aux passagers d’admirer le paysage, tout en déjeunant par exemple. Et certains vols peuvent ainsi durer jusqu’à 7 heures, avant et dernière venue dans ce système, propose pour la modique somme de 500 € à 3 000 € selon la place, de partir de Sidney pour aller admirer la Grande Barrière de corail et le monolithe d’Uluru, avant de revenir à Sidney. Les 134 billets proposés sont partis en moins de 10 minutes. Avec les Royal Brunei Airlines, on peut survoler l’île de Bornéo, « croisière aérienne » commentée et accompagnée également d’un repas, bien entendu. Quant à All Nippon Airways, compagnie japonaise comme son nom l’indique, elle propose de survoler l’archipel américain d’Hawaï, alors que la compagnie taïwanaise EVA met à disposition un avion aux couleurs du personnage Hello Kitty pour des vols vers nulle part !

Un tollé général chez les défenseurs de l’environnement

Mais l’environnement dans tout cela ? Le vol vers nulle part émet inutilement des gaz à effet de serre. Certaines organisations environnementales n’hésitent pas à parler de « scandale écologique ». Cela ne passe pas bien non plus sur les réseaux sociaux. Ainsi, Karima Delli, présidente de la commission Transport au Parlement européen demande « Dites-moi les compagnies aériennes, les vols vers nulle part, c’est pour mieux observer les incendies vu du ciel ou assister en direct à la mort des barrières de corail ? Il faut cesser cette aberration écologique ! ».

L’impact environnemental du secteur aérien est montré du doigt depuis quelques années. Selon l’organisation indépendante International Council on Clean Transportation (ICCT), les vols commerciaux, souvent plus justifiés, ont émis 918 millions de tonnes de CO2 en 2018, soit 2,4 % des émissions de gaz à effet de serre de la planète. Alors que dire de ces vols vers nulle part ? Devant le tollé général, la compagnie Qantas a annoncé la compensation des émissions carbone dues à ses vols inutiles. Singapore Airlines, quant à elle, a préféré renoncer aux siens. Elle proposera à la place des visites de ses appareils au sol, avec la possibilité de dîner à bord. D’autres ont transformé certains de leurs appareils cloués au sol en café…

Sources : JDD, LCI, Novethic

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