Le café donne de l’énergie, c’est bien connu, mais les cafetières, elles, en consomment de trop… Une étude de Bio Intelligence Service, commandée par la Commission Européenne dans le cadre de la directive Euroconception sur l’efficacité énergétique des appareils électroménagers, remet les idées en place et préconise quelques règles propres à alléger les factures d’électricité tout en continuant à déguster du bon café.
Il se vend chaque année en Europe 18 millions de cafetières électriques. Chacune d’entre elles consomme en moyenne entre 113 et 200 kWh par an. Cela correspond à 17 térawattheures (TWh), dont 3 en France, d’électricité, ou encore 2,5 milliards d’euros. En fait, ces cafetières ne consomment pas tant par la confection de notre café matinal, mais par leur fonction de chauffage de l’eau et de maintien à température du café ou de l’eau que certaines peuvent conserver à 85° – 90°C. Cette fonction représente à elle seule les trois quarts de la consommation énergétique totale.
Il faut aussi mettre en cause les (mauvaises) habitudes des Européens, chez eux, mais principalement à leur bureau, qui pour pouvoir déguster un café chaud à toute heure laisse brancher l’appareil toute la journée. Or les plus utilisées et les moins chères sont aussi les plus énergivores : ce sont les cafetières à filtre et à plaque chauffante, qui une fois une grande quantité de café passée, le maintiennent au chaud jusqu’à la dernière goutte. Celles qui consomment le moins se caractérisent par le prix le plus élevé : les cafetières expresso ne réchauffent que l’eau nécessaire à la fabrication du café et s’arrêtent automatiquement une fois leur tâche achevée.
Bio Intelligence Service préconise différentes mesures à la Commission Européenne : retirer du marché d’ici 2018 celles qui ont une fonction de maintien au chaud illimité, de généraliser leur équipement en coupure automatique au bout d’un quart d’heure ou d’une demi-heure et de les soumettre à l’obligation d’étiquetage énergétique, dont elles sont encore dispensées, ce qui permettrait au consommateur d’acheter en connaissance de cause le modèle qui correspond à leurs besoins.
Selon Patrick Le Dévéhat, directeur technique du Gifam, Groupement interprofessionnel des fabricants d’appareils d’équipement ménager, les consommateurs doivent abandonner leurs mauvaises habitudes :
Les fabricants sont prêts à évoluer et développent déjà des systèmes plus économes. Mais il faudra que les consommateurs acceptent de changer leurs habitudes pour consommer moins.
Il est sûr qu’une coupure automatique les y encouragerait grandement. Et un affichage sur l’étiquette de la consommation à l’année finirait certainement de les inciter à refaire du café frais, qui de toute façon est bien meilleur, à chaque fois qu’ils en veulent une tasse.
Sources : Le Journal de l’Environnement, 20 Minutes
2 réponses sur “Votre cafetière est trop gourmande”
Merci pour cet article intéressant. En Suisse, il existe une étiquette énergie comme sur les machines à café par exemple qui permet de connaître la consommation de la cafetière que l’on souhaite acheter.
Pratique !!!
Bonne argumentation concernant la fonction coupure automatique. En effet, les mauvaises habitudes ont la vie dure et j’avoue j’ai cette fâcheuse tendance à laisser la machine à café allumée pour avoir un bon café chaud toute la journée!