
L’ADEME a simultanément publié deux études sur l’autonomie énergétique des zones non-interconnectées (ZNI) à l’horizon 2030. L’une concerne la Guadeloupe, l’autre La Réunion. Dans les deux cas, les conclusions sont semblables : les potentiels d’énergies renouvelables (EnR) sont suffisants dans les deux îles pour atteindre une autonomie totale avec un mix énergétique de sources vertes.
Le contexte des ZNI
Dans un contexte insulaire non-interconnecté, comme c’est le cas dans ces îles, les coûts d’approvisionnement en électricité sont supérieurs à ceux de la métropole. De plus, le plafond de puissance d’énergies renouvelables variable sur le réseau électrique y est déjà atteint, ce qui permet à l’opérateur de déconnecter certaines installations quelques heures par an.
Les enjeux induits par un développement massif des EnR sur l’équilibre offre/demande et la stabilité du réseau sont donc particulièrement importants. L’étude proposée par l’ADEME évalue les implications techniques, organisationnelles et économiques qu’aurait un mix électrique très fortement renouvelable dans ces territoires à l’horizon 2030.
Les conclusions de l’étude

Pour les deux îles, les conclusions convergent fortement. Tout d’abord, « Un mix électrique 100% EnR est possible tout en satisfaisant l’ensemble de la demande électrique à tout instant–équilibre offre demande –moyennant un recours significatif à des capacités de stockage ». De plus, quel que soit le scénario étudié, le rôle des centrales diesel existantes est fortement réduit à partir de 2025, et ce, y compris en intégrant les services réseaux qu’elles assurent.
Mais, dans ces zones non-interconnectées, cette trajectoire vers l’autonomie énergétique, voulue par la loi, appelle une adaptation rapide des équipements de régulation du réseau électrique afin d’intégrer les nouveaux moyens de production décentralisés. Les scénarios à fort taux d’ENR s’accompagnent également d’une baisse des coûts de l’énergie produite.
Selon l’ADEME, « testé sur trois points de fonctionnement délicats, un tel système électrique peut rester stable face à des incidents significatifs », que ce soit pour la Guadeloupe ou pour La Réunion. Enfin, pour la mobilité électrique, l’agence précise que, « en cas de conversion en tout électrique des véhicules terrestres, une proportion très significative des potentiels, définis ici comme accessibles, devraient alors être exploités, pointant ainsi la fragilité d’une telle situation impliquant un important travail de maitrise de l’énergie multisectoriel. »
Source : ADEME (Guadeloupe, Réunion)