Bien que Linky ne soit pas mis en cause dans l’étude réalisée par deux universités néerlandaises qui ont testé des compteurs intelligents utilisés localement, voilà qui pourrait alimenter la polémique, déjà bien animée, autour de ces compteurs : les appareils de mesure testés affichent des consommations fausses dans 8 cas sur 10 ! Celles-ci sont parfois trop basses, mais plus souvent bien trop hautes.
L’étude publiée début mars dans la revue scientifique IEEE Electromagnetic Compatibily Magazine a été menée par l’université de Twente (Pays-Bas) en collaboration avec l’université d’Amsterdam des sciences appliquées. Les chercheurs ont connecté 9 compteurs, construits entre 2004 et 2014, à un tableau électrique, lui-même relié à différents appareils : ampoules à économie d’énergie, radiateurs, éclairage LED et variateur, selon des configurations variables. Selon Cees Keyer, l’un des co-auteurs de l’étude : « D’accord, ce sont des tests de laboratoire, mais nous avons délibérément évité d’utiliser des conditions exceptionnelles. Nous avons, par exemple, utilisé un variateur et 50 ampoules, là où une maison moyenne possède 47 ampoules ».
Au terme de l’étude, 5 compteurs ont affiché des données plus élevées que la consommation réelle, avec un écart allant jusqu’à 6 fois plus (+582 % !), ce sont des compteurs utilisant l’enroulement de Rogowski : un dispositif électrotechnique qui permet de mesurer le courant alternatif et ses impulsions grâce à un enroulement hélicoïdal de fil autour du conducteur. Il est relié à un circuit d’intégration à forte impédance d’entrée afin de fournir un signal de sortie proportionnel au courant mesuré.
2 ont relevé des données en deçà de la consommation réelle, ils utilisent l’effet Hall : un capteur inductif mesurant les variations de champ magnétique et capable de déterminer l’intensité d’un courant électrique (avec un facteur de proportionnalité connu). « Les compteurs électriques que nous avons testés répondent à tous les critères légaux et sont certifiés. Cependant, ces critères n’ont pas suffisamment tenu compte des dispositifs de commutation modernes » , remarque Frank Leferink, professeur de Compatibilité électromagnétique à l’université de Twente.
Les raisons de ces écarts ? Les nouvelles technologies en matière d’éclairage domestique : les nouvelles ampoules basse consommation et les LED rendent le courant électrique plus difficilement mesurable ! En effet, les plus grandes inexactitudes auraient été mesurées en combinant variateurs et ampoules à économie d’énergie ou LED : « Les concepteurs n’ont pas suffisamment pris en compte les variations induites par les appareils de ce type » , résume le communiqué de l’université de Twente.
Précisons toutefois que selon certaines sources, Linky utilise l’effet Hall : les consommateurs français auront-ils l’avantage de voir diminuer leur facture d’électricité, sans prendre la moindre mesure pour cela ?
Sources : La Tribune, Batiactu
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