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Livre ou liseuse ? leur empreinte carbone comparée

Empreinte carbone livre/liseuse

L’agence québécoise Science-Presse s’est livrée à un comparatif de l’empreinte carbone laissée par la production du livre imprimé et de la liseuse. Partisan du tout numérique et amateur de bouquin pourront peut-être se départager à sa lecture. Encore que… A y bien regarder, le résultat, pas vraiment en faveur du numérique, peut se discuter.Empreinte carbone livre/liseuse

L’empreinte carbone du livre

L’article se fonde sur une recherche parue dans le Journal of Industrial Ecology et datant de 2012.  Celle-ci analyse le cycle de vie  d’un livre, de la coupe forestière pour alimenter l’industrie du papier, jusqu’à son atterrissage dans un bac de recyclage. Les résultats montrent que le livre de poche (imprimé au Canada ou aux Etats-Unis) génère 2,71 kg de CO2.

« Les différentes étapes de la vie d’un livre ne pèsent pas toutes aussi lourd dans la balance : la majorité des émissions de CO2 proviennent de la fabrication de la pulpe, vierge ou recyclée, et du papier« , précise l’un des auteurs de l’étude, Claude Villeneuve, titulaire de la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi.

Celle d’un liseuse

En ce qui concerne les liseuses, l’article s’appuie sur une évaluation de la compagnie Apple, de 2017 (concernant l’iPad Pro) et sur une étude de la firme américaine de consultants Cleantech (portant sur la liseuse Kindle d’Amazon). Selon ces analyses, il faut compter, depuis l’extraction des matières premières jusqu’au recyclage des pièces, entre 120 à 160 kg de CO2 pour le premier, 170 kg de CO2 pour le second.

Après quatre ans d’utilisation intensive de la liseuse (sa durée de vie moyenne selon Apple), son empreinte carbone  correspondrait à 45 ou 65 livres neufs. Autrement dit, pour que la liseuse démontre un bilan similaire à celui des livres en papier, il faudrait que le lecteur achète au minimum un livre imprimé par mois pendant quatre ans.

Les avantages des livres

Cependant, précise la première étude, l’empreinte carbone d’un livre imprimé varie selon un facteur géographique également. « Les usines de pâtes et papiers québécoises sont majoritairement alimentées par des centrales hydroélectriques, dont l’empreinte est faible. Aux États-Unis, les centrales au charbon pèsent bien plus lourd« , note en effet Claude Villeneuve.

Cependant, on peut voir aussi dans le livre papier un réservoir de carbone : « Tous les livres qui garnissent ma bibliothèque depuis des années stockent le carbone au lieu de le relâcher dans l’atmosphère« , souligne Claude Villeneuve. « Avec ma collection de livres, j’emprisonne une partie des gaz à effet de serre inhérents à mes livres. »

Il faut enfin compter qu’un livre n’est pas à usage unique. Il circule : on peut l’emprunter à une bibliothèque, le prêter à son entourage, etc. Il est donc nécessaire de prendre en compte le fait que plusieurs lecteurs se partageront le même ouvrage. Son empreinte carbone s’en trouvera donc réduite. Cela handicape encore un peu plus la liseuse.

Des questions qui se posent

En faveur du livre, on peut ajouter qu’il a plusieurs vies. Avant de le jeter, on peut encore le donner. En France, dans beaucoup de grandes surfaces, mais aussi dans les rues, on trouve des bibliothèques où chacun peut déposer le livre qu’il a terminé. Il fera le bonheur d’un emprunteur, qui à son tour y mettra un autre, et ainsi de suite. Et une fois jeté, il peut être encore intégralement recyclé.

Mais si l’on veut pousser le raisonnement plus loin, une liseuse peut quant à elle stocker bien plus des 45 à 65 livres auxquelles correspond son empreinte carbone, elle peut contenir une bibliothèque entière. Et on peut l’utiliser plus de quatre ans. Bref, la question n’est certainement pas tranchée et demande d’autres investigations…

Source : Agence Science-Presse

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